Plaza Italia, now Plaza de la Dignidad, is since October 18, 2019 the epicenter of a social outbreak in Santiago de Chile. In the early hours of Friday, March 13, 2021, the statue on the center of the square was withdrawn. These images were filmed a few hours later as protesters returned to Plaza de la Dignidad, risking serious damage to their health and physical integrity by tear gas and other police measures.
Size: 16:9, ultra HD Lenght: 5:21 Images / sound: Marisa Cornejo News footage: CNN, 13.03.2021 Fixer: Joaquin Figueroa Editing: Stefan Fretz Many thanks to: Gene Ray, Anna Papaeti, Joaquin Figueroa, Maximo Corvalán Pincheira, Mireia Sallarès, Nora Gatica Krug, Katya Kasterine, Ana Maya Kasterine, Miguel D. Norambuena
Publication dans Issue, Journal of art & design HEAD – Genève
CCC – Programme master de recherche
No Monument
Dernier épisode du dossier All Monuments Must Fall
29 mars 2022 par Marisa Cornejo, Katya Kasterine, Cecilia Moya Rivera
L’installation vidéo «La Huella» est la compilation d’une série de performances que j’ai réalisées et documentées pendant cinq ans dans différents territoires liés à la mémoire de mon exil. Chaque performance a suivi la méthodologie de réalisation que j’ai tirée de mes rêves pour définir ma pratique artistique. La documentation des performances contient non seulement l’expérience de la réactivation de l’archive artistique que j’ai héritée de mon père dans les lieux de mémoire de notre exil, mais aussi la résonance de cette archive dans les personnes qui m’ont accompagné dans ce processus de dé-traumatisation. Des personnes qui faisaient souvent partie des associations de victimes de la dictature militaire de Pinochet, des amis de mon enfance en exil ou des collaborateurs solidaires qui ont vu dans mon travail une possibilité de réparer les dommages causés par la dictature. Pour la commémoration du 50e anniversaire du coup d’État militaire au Chili qui a touché tant de consciences dans le monde, je veux clore ce cycle de travail en réalisant une installation qui rassemble ce travail expérimental et rituel pour rendre visibles les fissures et les dommages qui sont encore présents dans le présent et les possibilités de solidarité qui nous permettent de ne pas l’oublier.
Marisa Cornejo, 2023 Commissaire d’exposition: Cristóbal F. Barria Bignotti Assistante: Anna Tretiakova Soutien technique: Fred Duchêne, Stefania Saladino, Cristina Da Silva. Accrochage et objets: Stéphane Fretz, Olaf Berkhuijsen, Thomas Kasterine et Zacharie Fretz Remerciements: Stéphanie Prizreni, Edgar Soarès, Maël Denegri
La Huella, installation pour l’exposition No Memorials, Genève, 2023
La Huella #01. Caja negra Galeria Espacio Flor, Santiago — 01.2013 Duration: 6:08 Images / sound: Espacio Flor Host: Enrique Flores Editing and mixing: Roberto Duarte
La Huella #02. Plovdiv Plodviv Station, Bulgaria — 08.2013 Duration: 18:03 Images / sound: Valeria Deisler Hosts: Vania Mincheva, Ana Salazar Editing and mixing: Roberto Duarte
La Huella #03. Escotilla 8 Escotilla 8, Estadio Nacional, Santiago — 11.2013 Duration: 16:59 Images / sound: José Miguel Guzmán Host: Wally Kunstmann / Asociación de familiares de víctimas del Estadio Nacional Editing and mixing: Roberto Duarte
La Huella #04. Estadio Nacional Estadio Nacional, Santiago de Chile — 11.2013 Duration: 3:40 Images / sound: José Miguel Guzmán Host: Wally Kunstmann / Asociación de familiares de víctimas del Estadio Nacional Editing and mixing: Roberto Duarte
La Huella #05. El Caracol El Caracol, Estadio Nacional, Santiago — 26.12.2015 Duration: 14:24 Images / sound: José Miguel Guzmán Host: Wally Kunstmann / Asociación de familiares de víctimas del Estadio Nacional Editing and mixing: Roberto Duarte
La Huella #06. Notas para la Huella Usine Kugler, Genève — 13.11.2017 Duration: 37:12 Images / sound: Bani Silva Host: Association Cheminée Nord Editing and mixing: Roberto Duarte
Estrella verde Santiago de Chile / Madre Selva — 12.2019–12.2022 Duration: 17:03 Images / sound: Marisa Cornejo Collaboration: Nora Gatica Krug / Stéphane Fretz Voices: Mónica Pizarro, Inés Erazo, Nadia Poblete, Maria Rosa Verdejo, Semiramis Lobos, Lissien Corvalán and Lena Kirberg. Editing and mixing: Roberto Duarte
Between 2013 and 2015, Cornejo did 6 performances going back to some places related to the wounds of her exile. Two of them are places of memory, Escotilla 8 and El Caracol from the Estadio Nacional, the football stadium that after the coup d’etat in Chile was used as the largest concentration camp. There, thousands of people were imprisoned and tortured, among them the father of the artist, an art teacher, Eugenio Cornejo. Also in the train station of Plovdiv, Bulgaria, where she lived with her family in exile between 1977 and 1978, and Geneva. She realized the performance “La Huella” by reprinting with her body the engraving plates done by her father in bulgaria. With this performances she activated the memory of the exiled people that will never return, as her father who died in Mexico in 2002 unable to find a place in an extremely neoliberalized chilean society. She used this performance as a tool to reweave the history of the chilean diaspora, and an attempt to repair the transgenerational trauma of imprisonment, torture and exile still present in our communities.
« C’est un rêve qui a soufflé à Marisa Cornejo la suite de son parcours artistique. «Quelques jeunes artistes m’aident à imprimer avec mon corps les plaques de gravure que mon père a faites durant son exil», dit l’avant-dernier songe publié dans I am (art&fiction, 2013). Quand elle était enfant, en Bulgarie, il lui avait fait poser ses pieds sur l’encre d’une plaque gravée, avant d’imprimer leurs empreintes sur une feuille qu’elle a conservée. Elle se lance alors dans une réflexion sur ce geste porteur de mémoire et de transmission. Un work in progress La Huella qui prend la forme de performances publiques exécutées dans les lieux du passé, en Bulgarie et au Chili, revisités du coup en actrice et non en victime passive. La démarche est libératrice. Son travail sur la brutalité de la dictature passe par le corps, qui devient «une métaphore, une archive à activer par le biais des rêves». Le cadre (de ce projet de performances) ouvre également un dialogue avec des auteurs et des textes, des activistes et des historiens, grâce auxquels elle a le courage d’aller dans la chambre où son père a été torturé, au Stade national de Santiago de Chili. «J’ai pu confronter ce grand monstre dans ma tête, ce lieu interdit.» Elle y donne une performance lors de laquelle elle finit nue, en écho au récit sur la torture qu’elle vient d’entendre de la bouche d’un rescapé. «Je ne veux pas qu’on oublie, ce n’est pas fini», dit Marisa Cornejo. L’art peut aider à ce travail de guérison collective. Et si «tous les Chiliens n’y sont pas prêts», elle ne porte plus seule le poids de l’histoire. Les rêves se partagent. » (Anne Pitteloud, La vie rêvée, Le Courrier, 18 janvier 2014.)
La Huella 1, performance, Espacio Flor, Santiago, Chile, 2013La Huella 2, performance, train station, Plovdiv, Bulgaria, 2013La Huella 3, performance, Escotilla 8, Estadio Nacional, Santiago de Chile, 2013La Huella 5, performance, El Caracol, Estadio Nacional, Santiago, Chile, 2013
L’ÉDITION
Poster « La Huella », ink print on paper, 70 x 90 cm, 2014 Photography: Baptiste Coulon and Rebecca Bowring