Artist: Marisa Cornejo
Places: Santiago, Chile / Geneva, Switzerland / Plovdiv , Bulgaria
Dates: 2013 – 2015
Between 2013 and 2015, Cornejo did 6 performances going back to some places related to the wounds of her exile. Two of them are places of memory, Escotilla 8 and El Caracol from the Estadio Nacional, the football stadium that after the coup d’etat in Chile was used as the largest concentration camp. There thousands of people were imprisoned and torture, among them the father of the artist, an art teacher, Eugenio Cornejo. Also in the train station of Plovdiv, Bulgaria, where she lived with her family in exile between 1977 and 1978, and Geneva. She realized the performance “La Huella” by reprinting with her body the engraving plates done by her father in bulgaria. With this performances she activated the memory of the exiled people that will never return, as her father who died in Mexico in 2002 unable to find a place in an extremely neoliberalized chilean society. She used this performance as a tool to reweave the history of the chilean diaspora, and an attempt to repair the transgenerational trauma of imprisonment, torture and exile still present in our communities.
« C’est un rêve qui a soufflé à Marisa Cornejo
la suite de son parcours artistique. «Quelques
jeunes artistes m’aident à imprimer avec mon
corps les plaques de gravure que mon père a
faites durant son exil», dit l’avant-dernier
songe publié dans I am (art&fiction, 2013).
Quand elle était enfant, en Bulgarie, il
lui avait fait poser ses pieds sur l’encre
d’une plaque gravée, avant d’imprimer leurs
empreintes sur une feuille qu’elle a conservée.
Elle se lance alors dans une réflexion sur ce
geste porteur de mémoire et de transmission.
Un work in progress La Huella qui prend la
forme de performances publiques exécutées
dans les lieux du passé, en Bulgarie et au
Chili, revisités du coup en actrice et non en
victime passive. La démarche est libératrice.
Son travail sur la brutalité de la dictature
passe par le corps, qui devient «une métaphore,
une archive à activer par le biais des rêves».
Le cadre (de ce projet de performances) ouvre
également un dialogue avec des auteurs et
des textes, des activistes et des historiens,
grâce auxquels elle a le courage d’aller dans
la chambre où son père a été torturé, au
Stade national de Santiago de Chili. «J’ai pu
confronter ce grand monstre dans ma tête, ce
lieu interdit.» Elle y donne une performance
lors de laquelle elle finit nue, en écho au
récit sur la torture qu’elle vient d’entendre
de la bouche d’un rescapé. «Je ne veux pas
qu’on oublie, ce n’est pas fini», dit Marisa
Cornejo. L’art peut aider à ce travail de
guérison collective. Et si «tous les Chiliens
n’y sont pas prêts», elle ne porte plus seule
le poids de l’histoire. Les rêves se partagent. »
(Anne Pitteloud, La vie rêvée, Le Courrier,
18 janvier 2014.)






Photography: Baptiste Coulon and Rebecca Bowring