Artist’s book:The homeland is a monument shitted by pigeons Curated by:Luis Carlos Tovar A project by:Inspire. Artistic encounters in war and violent conflict Title of contribution:Pierre Vinzio. Bloc erratique de l’indépendance vaudoise Description:Photography and text printed on paper with cyan hexagon grid, 29 x 21 cm, unica Date: 11 november 2022
By: Marisa Cornejo Foreword: Roland Junod Graphic design: Maïssane Escur 272 pages, 15 x 21 cm, 90 illustrations Published by: art&fiction Series: Pacific//Terrain ISBN: 978-2-88964-031-7 Date: 6 janvier 2023 Preorder: here
En 2006, une caisse de 3 mètres cubes est déposée devant un pavillon construit deux décennies plus tôt dans les environs Genève. Elle arrive du Mexique et renferme quelques meubles, des objets d’art, des peintures, dessins, gravures et des milliers de photographies. C’est l’essentiel de l’archive d’Eugenio Cornejo, né à Santiago du Chili en 1940 et mort à Puebla au Mexique en 2002, artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, réfugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoolisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compensation de l’État chilien. L’artiste Marisa Cornejo, sa fille, a organisé le sauvetage, et poursuit dès lors la fouille et le tamisage de l’archive de son père. Elle est engagée depuis quelques années dans ce processus lorsqu’elle décide de numériser le contenu de 15 boîtes remplies de 1500 diapositives qui lui révèlent le versant solaire de l’exil qui a mené la famille du Chili au Mexique en passant par l’Argentine, la Bulgarie et la Belgique dans un monde en pleine guerre froide. Sites archéologiques, splendeurs de la nature, scènes familiales, réunions amicales et excursions, les images ainsi révélées comblent les trous de mémoire de la petite fille qui a vécu ce périple entre sa deuxième et sa neuvième année et lui permettent de construire un récit à partir de ce qui n’avait été jusque-là qu’une confusion traumatique indicible.
Imprint. An Artist’s Archive rescued from State Terrorism
Recovered photographs to tell the impact of Pinochet’s coup d’Etat on a family of artists and teachers forced into exile. The intimate story of a daughter dedicated to the memory of her father. In 2006, a 3 cubic meter box is left at the entrance of a pretty villa in a resort that was built 20 years earlier near Geneva for international officials. It was sent from Mexico and contains some furniture, art objects, paintings, drawings, engravings and thousands of photographs. It constitutes the main part of the archives of Eugenio Cornejo, born in Santiago, Chile, in 1940 and deceased in Puebla, Mexico, in 2002. He was a committed artist and teacher, the victim of political imprisonment and torture under Pinochet’s dictatorship, a refugee with no status, who died as an alcoholic in exile, and who never received any form of recognition or compensation from the State of Chile. His daughter, the artist Marisa Cornejo, has saved these archives and has conducted extensive research from and within them, ever since she decided to digitalize (scan) the content of 15 boxes of 1500 slides, who revealed to her the solar side of the exile which lead her family from Chile to Mexico, via Argentina, Bulgaria and Belgium, in the midst of the Cold War. Wether archeological sites, nature’s splendor, family scenery, friendly gatherings or excursions, the images revealed in the process fill the memory gaps of the little girl, who lived this adventure between her 2nd and 9th year. They allow her to build a real story from what had been so far an unspeakable and traumatic confusion.
Title:Gracias a tus manos doy. copy-book Edited by:Stéphanie Pfister Linocuts: Eugenio Cornejo, Plodviv, Bulgarie, 1977 Imprints:Marisa Cornejo, Estadio Nacional, Santiago de Chile, 2013 Printed and bound by:Ripopée & friends Publisher: Ripopée, Nyon, 2022 Print run:100 copies Retail price:CHF 25.00 Shop:Ripopée
Eugenio Cornejo, né Santiago du Chili en 1940 et mort Puebla au Mexique en 2002, était un artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, réfugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoolisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compensation de l’État chilien. Il fait partie des centaines de milliers de personnes tuées, torturées ou emprisonnées dans le cadre de l’opération Condor pendant la «guerre sale» (guerra sucia) en Amérique latine. Avant de subir le terrorisme d’État, il se forme l’Instituto Pedagógico de la Universidad de Chile, une institution emblématique construite grâce plusieurs générations d’efforts démocratiques pour améliorer l’éducation publique. Il est alors profondément influencé par les grandes écoles pédagogiques de l’époque comme Lowenfeld et Reggio et par des professeurs d’art qui, s’inspirant de l’École de Francfort, mettaient le développement de la subjectivité et de l’expression personnelle de l’enfant au centre de la résistance l’uniformité et l’aliénation. Il a mis en pratique cette pédagogie avec une approche dé-coloniale en emmenant ses étudiants en art rendre visite aux Mapuches pour tisser, construire des maisons, etc. – et apprendre d’eux.
En 2013, j’ai réimprimé 15 linogravures que mon père Eugenio Cornejo a créées en 1977 dans son exil Plodviv en Bulgarie, au cours d’une performance de la série «La Huella» réalisée au Stade National Santiago du Chili, l’endroit-même où il avait été detenu et torturé en 1973. Ce sont ces impressions qui sont reproduites ici. La «stratégie du choc» mise en œuvre par la dictature visait détruire la mémoire et le patrimoine culturel de nos communautés. Les archives personnelles produites par les victimes constituent un contre-récit nécessaire pour combler la mémoire perdue.
Title:Una cartografía extraña. Producciones narrativas entre la migración y el arte Edited by: Lucía Egaña Rojas and Paulina E. Varas Contributions by: Cecilia Barriga, Carla Bobadilla, Ángeles Donoso, Ingrid Wildi Merino, Constanza Piña, Claudia del Fierro, Paula Cobo, Alejandra Pérez, Katia Sepúlveda, Fernanda Carvajal, Valentina Montero, Marisa Cornejo, Julia Antivilo, Francisca Benítez y Camila Marambio. Publisher: Santiago de Chile: Metales pesados, 2021
Presentación de « Una cartografía extraña », editado por Lucía Egaña Rojas y Paulina E. Varas en metales pesados, con relatos de Cecilia Barriga, Carla Bobadilla, Ángeles Donoso, Ingrid Wildi Merino, Constanza Piña, Claudia del Fierro, Paula Cobo, Alejandra Pérez, Katia Sepúlveda, Fernanda Carvajal, Valentina Montero, Marisa Cornejo, Julia Antivilo, Francisca Benítez y Camila Marambio. Lunes 20 de diciembre 2021, 20:00h
«A transgenerational reparation to the damage of torture through dreams and performance», in Art and terrorism. Practices Critiques in Contemporary Cultural Production, Jonathan Harris (éd.), Routledge, 2021
Edition: Marisa Cornejo Textes de: Ana María Saavedra, Luis Alarcón, Luz Muñoz, Marisa Cornejo Traductions: Mary Kobrak, Vanja Guérin, Scully Beaver Lynch, Julien Reinhard Dessins de: Marisa Cornejo Réalisation graphique: BurriPreis, Susanne Burri & Stefanie Preis Publisher:art&fiction, Lausanne, 2011 Ce livre paraît avec le soutien de: FONDART, Chile.
GENERAL is an artist’s book by Marisa Cornejo-Kasterine linked to her exhibition project «El Milagro chileno» (the chilean miracle). It serves as a a warning about the difficult reality of contemporary Chilean life (lack of basic human rights and social degradation), and demonstrates the daily struggle needed for survival in a free market economy, forced on the society since the mid seventies. GENERAL is a collection of documents from dismissal letters, medical and educational bills, denied requests, to marked passports and judicial charges, etc. all bearing witness to the cost of the Chilean Miracle, a policy that is still in place today. Apart from the documents the book also includes a series of portraits of those who were interviewed for this project and texts with personal stories, all of which come together to construct a local memory archive. GENERAL is also a reflection on being uprooted, focusing on such topics as: exoneration, prison, compulsory migration and exile; it is also an exercise in creating collective memory based mainly on life testimonies separate from any single institution. Ana María Saavedra and Luis Alarcón
GENERAL est un livre d’artiste de Marisa Cornejo issu de son projet «El Milagro chileno» (Le miracle chilien). Il s’articule autour de la réalité sociale de la majorité des Chiliens (droits fondamentaux bafoués et dégradation sociale), mettant en exergue l’effort de survie quotidien d’une population au sein du modèle économique de libre-échange instauré par la force dans les années 1970. GENERAL prend la forme d’une compilation de documents tels que lettres de licenciement, factures de frais médicaux et d’éducation, recouvrements judiciaires, requêtes rejetées, passeports tamponnés, etc., qui illustrent le prix du miracle chilien, une politique qui est encore d’actualité. GENERAL propose des documents, une série de portraits des titulaires des documents et des textes retraçant des histoires individuelles pour constituer une sorte d’archive locale de la mémoire. GENERAL est à la fois une réflexion sur le déracinement, autour de thématiques telles que la réhabilitation politique, l’emprisonnement, la migration forcée, l’exil, et un exercice de mémoire collective non institutionnelle basé sur des témoignages personnels. Ana María Saavedra et Luis Alarcón http://galeriametropolitana.org/
Artist: Marisa Cornejo Publisher: art&fiction Place and date: Lausanne 2013
Espace Kugler, Genève, le 15 janvier 2013. Photo: Emmanuelle Fournier-Lorentz
Marisa Cornejo, la vie rêvée
Le Courrier, Genève, Samedi 18 janvier 2014 Anne Pitteloud
L’artiste d’origine chilienne publie les dessins de ses songes dans le magnifique «I am». Une démarche intime et politique, qui lui permet de réparer une mémoire fragmentée par l’exil. Ils sont lumineux, foisonnent de personnages et de scènes insolites, d’histoires intrigantes qu’on a envie de vivre. Sous les couleurs éclatantes, derrière les thématiques récurrentes – des maisons, l’exil, la perte d’un proche, l’amour et le désir, les soucis quotidiens –, l’absurde règne en maître. Car ce sont ses rêves que dessine Marisa Cornejo. Elle a publié cet hiver un fascinant «Inventaire de rêves» aux éditions lausannoises art&fiction. I am rassemble un choix de songes qu’elle a faits entre 1999 et 2013: exactement cent-trente-et-une plongées dans un monde parallèle, classées chronologiquement, qu’elle définit elle-même comme des ex-voto – ces offrandes faites aux dieux en guise de supplique ou de remerciement. En répertoriant ces messages nocturnes, en les transcrivant le plus précisément possible, sans jamais les figer dans une interprétation, l’artiste née au Chili en 1971 tente de rassembler les morceaux épars de sa trajectoire d’exilée. «UNE CARTOGRAPHIE DE MA VIE.» «J’avais 2 ans quand mes parents ont quitté le Chili pour l’Argentine, après le coup d’Etat de Pinochet», raconte la jeune femme, qui s’est installée en 2005 à Genève où son mari travaille dans une organisation internationale. Elle nous reçoit à l’Espace Kugler, dont elle est l’une des commissaires d’expositions – son atelier est installé dans leur maison de Ferney-Voltaire, ce qui lui permet de rester disponible pour ses trois enfants. A la Jonction, dans une salle vide aux murs blancs inondés de soleil, elle a posé sur le sol un cartable qui laisse échapper ses rêves colorés. On les feuillette, tandis qu’elle poursuit: «Les rêves sont une cartographie comprimée de ma vie. Je peux y visiter tous mes territoires en même temps, j’y rencontre tous mes compagnons. Tout y est unifié, il n’y a pas de séparation.»C’est qu’elle a vécu une enfance ballottée. Le premier lieu d’accueil est éphémère: un coup d’Etat éclate en Argentine, la famille fuit en Bulgarie grâce aux contacts de ses parents communistes. Deux ans plus tard, ce sera la Belgique, où le statut de réfugiés leur est refusé, puis le Mexique qui leur offre une nouvelle stabilité, ses parents pouvant y pratiquer leur métier – il est professeur d’art, elle est historienne. «C’était incroyable d’entendre ma langue parlée dans l’espace public, de ne plus être divisée. Avoir vécu dans tous ces lieux est une chance, mais aussi une sorte de colonisation de l’âme: il fallait à chaque fois raser les références, la langue et la culture du pays en question pour en accueillir de nouvelles.» Face à ces raz-de-marée, le dessin lui permet de raconter ce qu’elle n’arrive pas à exprimer en mots.La difficulté vient aussi du silence de ses parents. «En Argentine, afin d’éviter les soupçons, ils disaient que nous étions nés dans le pays. J’avais 5 ans quand j’ai su que j’étais Chilienne! Ils étaient affaiblis émotionnellement et mentalement et ne pouvaient pas nous soutenir.» De retour au Chili, adulte, elle entend parler de «transmission intergénérationnelle du trauma»: «Si elles ne suivent pas de thérapie, les victimes de la torture transmettent leur traumatisme. Il faut raconter, sous peine d’être étouffé. Mon père ne l’a pas fait et il est mort d’alcoolisme. Comment utiliser l’art pour me libérer?» DES CLÉS POUR LA LIBERTÉ. Ce sera d’abord par la transcription de ses rêves. Marisa Cornejo s’y met après avoir lu Psychomagie d’Alejandro Jodorowsky, au Mexique, à la fin de ses études aux beaux-arts. Une période stimulante, où elle rencontre beaucoup de réfugiés des dictatures sud-américaines et travaille à la Panaderia, lieu d’expositions, résidence d’artistes et collectif qui veut mettre l’art à la portée de tous dans un pays profondément inégalitaire. A Mexico, elle rencontre aussi son mari, un Anglais intéressé par le mouvement zapatiste. Ils vivront encore à Londres et Barcelone, avant de poser leurs valises à Genève.Son travail s’attache ainsi à reconstituer le puzzle d’une mémoire éclatée. En anglais – l’une des langues de I am avec l’espagnol –, re-member (se souvenir) contient cette idée de reformer une unité, également sous-entendue par le titre du livre. Marisa Cornejo a étudié Carl Jung et son Livre rouge, ainsi que les archétypes féminins mis à jour par sa compagne Toni Wolff. «Aujourd’hui, je pense que les rêves ne sont pas seulement un voyage dans le passé, véhiculant des messages dénués de sens, mais aussi des instructions pour la vie, qui montrent des directions, les faux chemins et les obstacles. Selon Wolff, les femmes sont des sorcières, des voyantes, et doivent réveiller leur côté amazone pour agir dans la réalité.» Loin d’être déconnectés du réel, les songes sont ainsi des «outils de transformation sociale et personnelle». Émancipateurs, ils permettent de trouver sa valeur et sa vérité hors des limites et des apparences mentales et matérielles.Cette dimension politique est au cœur de plusieurs de ses projets, comme l’exposition «El Milagro chileno», en 2009, qui s’articulait autour de la réalité sociale des Chiliens en mettant en lumière leur effort de survie quotidien. L’expo a été accueillie à la Galerie Metropolitana à Santiago de Chili, et a donné lieu au livre General (2011). En 2008, dans «Dossier sans suite», Marisa Cornejo invitait à une réflexion sur le statut de réfugié en mettant en scène le parcours de son père et celui de demandeurs d’asile rencontrés en Suisse. Après le décès de son père en 2002, elle découvre ses archives, notamment les lettres des autorités belges. Un choc. «J’ai été expulsée d’Europe à 9 ans, dans un non-dit total. Transcrire ces documents pour la publication de Personal a été un moment guérisseur, comme si j’arrivais à une couche de moi-même jusque-là cachée dont je pouvais enfin me débarrasser.» LE CORPS, UNE MÉTAPHORE. C’est un rêve qui lui a soufflé la suite de son parcours artistique. «Quelques jeunes artistes m’aident à imprimer avec mon corps les plaques de gravure que mon père a faites durant son exil», dit l’avant-dernier songe publié dans I am. Quand elle était enfant, en Bulgarie, il lui avait fait poser ses pieds sur l’encre d’une plaque gravée, avant d’imprimer leurs empreintes sur une feuille qu’elle a conservée. Elle se lance alors dans une réflexion sur ce geste porteur de mémoire et de transmission, dans le cadre du master de recherche «Critical Curatorial Cybermedia» qu’elle terminera en juin à la Haute école d’art et de design – Genève. Un work in progress qui prend la forme de performances publiques exécutées dans les lieux du passé, en Bulgarie et au Chili, revisités du coup en actrice et non en victime passive. La démarche est libératrice. Son travail sur la brutalité de la dictature passe par le corps, qui devient «une métaphore, une archive à activer par le biais des rêves».Le cadre du master ouvre également un dialogue avec des auteurs et des textes, des activistes et des historiens, grâce auxquels elle a le courage d’aller dans la chambre où son père a été torturé, au Stade national de Santiago de Chili. «J’ai pu confronter ce grand monstre dans ma tête, ce lieu interdit.» Elle y donne même une performance lors de laquelle elle finit nue, en écho au récit sur la torture qu’elle vient d’entendre de la bouche d’un rescapé. «Je ne veux pas qu’on oublie, ce n’est pas fini», dit Marisa Cornejo. L’art peut aider à ce travail de guérison collective. Et si «tous les Chiliens n’y sont pas prêts», elle ne porte plus seule le poids de l’histoire. Les rêves se partagent.
Marisa Cornejo, I am, traduit par Noëlle Corboz et Stéphane Fretz, coll. Re: Pacific, éd. art&fiction, 2013
Author and artist Flynn María Bergman (Switzerland), Marisa Cornejo (Chile) y Thomas Schunke (Germany) slaming some text of our publications in the publishing house Art&fiction, musique Philippe Fretz (saxophon) y Adrien Lièvre (guitare), Salon du Livre de Genève, Switzerland
Title: El pensamiento crítico frente a la hidra capitalista I Authors: Comisión Sexta del EZLN Contribution: Illustration Publisher: Ediciones Mexicanas, México Date: 2016
Lutter + échouer = vérité: l’histoire est à nous, huile sur toile, 60 x 51 cm, 2015
I am un détourneur de rêves. Gérard Berréby s’est emparé de ceux de Marisa Cornejo. Il a pénétré dans ses images et n’en a retenu que les mots pour les décrire, les nommer. Il a inventé un autre inventaire. Et espéré en révéler autre chose encore, coupés de leur fonction première. L’artiste a rêvé ces mots, les a réordonnés, dans le désordre. Marisa a à son tour illustré, de sept photographies extraites de Nomad Shrine, les mots de ses propres mots. Le rêve fonctionne précisément comme le détournement: il fait voir autrement, fait apparaître des liens jusque-là insoupçonnés. Son sanctuaire intime et secret demeure le lieu possible d’une rencontre. Gérard Berréby est né le 2 août 1950 à Thala en Tunisie. En 1965, il est contraint d’émigrer avec sa famille, sans espoir ni désir de retour. Depuis, il vit à Paris. En 1982, il fonde les éditions Allia, qu’il dirige toujours aujourd’hui. Le catalogue des éditions Allia compte à ce jour plus de six cents ouvrages. Afin de s’occuper des affaires des hommes, Gérard Berréby est devenu un homme d’affaires. Il a toujours conservé à l’esprit cette phrase de Casanova : « J’ai toujours cru que lorsqu’un homme se met dans la tête de venir à bout d’un projet quelconque et qu’il ne s’occupe que de cela, il doit y parvenir malgré toutes les difficultés ; cet homme deviendra grand vizir, il deviendra pape, il culbutera une monarchie pourvu qu’il s’y prenne de bonne heure. » Il n’avait aucune intention de devenir grand vizir, il n’est pas encore pape; en revanche, l’idée de renverser une monarchie ne lui est pas tout à fait étrangère.
Artists: Gérard Berréby and Marisa Cornejo Edited by: Stéphane Fretz Place and art&fiction, Lausanne, Switzerland Date: January, 2018