Gracias a tus manos doy, Ripopée, 2022

Title: Gracias a tus manos doy. copy-book
Edited by: Stéphanie Pfister
Linocuts: Eugenio Cornejo, Plodviv, Bulgarie, 1977
Imprints: Marisa Cornejo, Estadio Nacional, Santiago de Chile, 2013
Printed and bound by: Ripopée & friends
Publisher: Ripopée, Nyon, 2022
Print run: 100 copies
Retail price: CHF 25.00
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Eugenio Cornejo, né Santiago du Chili en 1940 et mort Puebla au Mexique en 2002, était un artiste engagé, enseignant, victime d’emprisonnement politique et de torture sous la dictature de Pinochet, réfugié non reconnu comme tel et mort en exil d’alcoolisme, sans avoir obtenu aucune réparation ou compensation de l’État chilien.
Il fait partie des centaines de milliers de personnes tuées, torturées ou emprisonnées dans le cadre de l’opération Condor pendant la «guerre sale» (guerra sucia) en Amérique latine. Avant de subir le terrorisme d’État, il se forme l’Instituto Pedagógico de la Universidad de Chile, une institution emblématique construite grâce plusieurs générations d’efforts démocratiques pour améliorer l’éducation publique. Il est alors profondément influencé par les grandes écoles pédagogiques de l’époque comme Lowenfeld et Reggio et par des professeurs d’art qui, s’inspirant de l’École de Francfort, mettaient le développement de la subjectivité et de l’expression personnelle de l’enfant au centre de la résistance l’uniformité et l’aliénation. Il a mis en pratique cette pédagogie avec une approche dé-coloniale en emmenant ses étudiants en art rendre visite aux Mapuches pour tisser, construire des maisons, etc. – et apprendre d’eux.

En 2013, j’ai réimprimé 15 linogravures que mon père Eugenio Cornejo a créées en 1977 dans son exil Plodviv en Bulgarie,
au cours d’une performance de la série «La Huella» réalisée au Stade National Santiago du Chili, l’endroit-même où il avait été detenu et torturé en 1973. Ce sont ces impressions qui sont reproduites ici.
La «stratégie du choc» mise en œuvre par la dictature visait détruire la mémoire et le patrimoine culturel de nos communautés. Les archives personnelles produites par les victimes constituent un contre-récit nécessaire pour combler la mémoire perdue.

Remerciements:
Caja Negra, Enrique Flores, Espacio Flor, Bernardo de Castro, Valeska Romero Curiqueo, Cecilia Moya Rivera, Espace Eeeeh !, Maïssane Escur, Allison Huetz, Thomas Kasterine,
Stéphane Fretz, Guillermo Deisler, Stéphanie Pfister