Catégorie : Curatorial

  • Eugenio Cornejo. Xilotzingo

    Titre: Eugenio Cornejo. Xilotzingo. Remémoration d’un atelier d’artiste en exil
    Exposition: État des lieux. Exposition des espaces d’art indépendants lausannois.
    Commissariat: art&fiction | Marisa Cornejo et Stéphane Fretz
    Artistes: Eugenio Cornejo et Marisa Cornejo
    Lieu: Maison Gaudard, Lausanne, Suisse
    Dates: 1 septembre – 1 octobre 2022

    L’exposition consiste en un environnement, conçu par l’artiste Marisa Cornejo, fille de l’artiste et par Stéphane Fretz des éditions art&fiction. Elle rassemble des objets et des œuvres ramenés du Mexique en 2006 à la vente de la maison d’Eugenio Cornejo à Xilotzingo. Parmi les objets: la plaque qui était fixée sur la porte d’entrée portant l’inscription «Matucana 640», adresse de la maison de sa grand-mère à Santiago Chili où il a grandi, emmenée avec lui tout au long de son exil, et qui signale sa dernière demeure à Puebla. D’autres objets: une table construite par l’artiste, deux coffres. Des bibelots fabriqués à partir d’objets de récupération, des objets chinés. Un extrait de son archives de 1500 diapositives sera montré par projection. Quelques œuvres graphiques et œuvres sur papier complètent l’ensemble. Les quatres fenêtres seront voilées par des rideaux crées pour l’occasion à partir de souvenirs et de documents. Ils créeront un cocon pour l’installation, invitant à une relation intime avec l’artiste et son mode de vie. Cette installation ne cherche pas à être une reproduction de l’espace de vie et de travail d’un artiste en exil, mais se veut une réactivation de sa mémoire et la production de documents tangibles à travers lesquels les disparus et les victimes, comme l’écrit Pablo Neruda, peuvent «avouer qu’ils ont vécu» et en apporter quelques preuves. Elle est habitée par la douleur mais surtout par la volonté d’exister, de créer et de vivre intensément. Elle montre aussi qu’une archive peut être maintenue vivante par la volonté affective en l’absence de soutien institutionnel. L’épistémicide n’est pas une catastrophe inévitable.

    Photo: ©Matthieu Croizier
    Xilotzingo, 1982. Photographie: Eugenio Cornejo
    Photo: © Matthieu Croizier
    Photo: © Matthieu Croizier
    Photo: © Matthieu Croizier
  • Safe Haven

    Artistes: Giulia Cilla, Marisa Cornejo, Galería Daniel Moron, Bernardo Oyarzún, Leonardo Portus, Cristián Valenzuela, Ingrid Wildi Merino et Ximena Zomosa
    Curatrice: Marisa Cornejo
    Lieu: Espace Kugler, Genève, Suisse 
    Date : septembre 2013  

    Remerciements: Stephanie Prizreni, Nelson Bustamante, Marie Hélène Griffon, Janis Schroeder, Sophie Pagliai, Nora Gatica, Eduardo Cruces, Ingrid Wildi Merino, Jenny Bettancourt, Roxane Bovet, CCC Master Program – HEAD (Haute Ecole d’art et Design), Act-art et la Loterie Romande.

    L’exposition Safe Haven / Refugio Seguro / Refuge Sûr à l’Espace Kugler à Genève nous invite à porter notre réflexion sur le 40ème anniversaire du coup d’état au Chili. À cette occasion, l’artiste et curatrice Marisa Cornejo invite huit artistes chiliens dont le travail est basé sur le thème de la mémoire dans le Chili actuel, en relation avec le fait que ce pays est devenu un « REFUGE SÛR » (a regional safe haven). Le but de cette réunion est d’exposer leurs œuvres à Genève, cité des banques, des bunkers antinucléaires et des Droits de l’Homme. Paradoxalement, depuis le coup d’état, le Chili s’est converti en un refuge sûr pour les investisseurs, il est considéré comme le meilleur de l’Amérique Latine. Le Chili est en même temps un modèle de développement qui prive la majorité de sa population de l’accès à un travail bien rémunéré et stable, à une éducation égalitaire et à des services de santé et sécurité sociale décents.
    Bernardo Oyarzún, Cristián Valenzuela, Ingrid Wildi Merino, Leonardo Portus et Ximena Zomosa, artistes qui ont grandi sous le régime dictatorial de Pinochet, exposeront leurs stratégies de résistance à l’oubli à travers leur pratique artistique. L’artiste suisse-uruguayenne Giulia Cilla présentera un travail de mémoire affective sur son pays qui commémore aussi 40 ans de l’irruption d’un régime militaire qui écrase toute opposition démocratique à l’instar de l’ensemble du Cône Sud du continent.

    COMPROMIS
    Leonardo Portus
    Il s’agit de la récupération du logo de la campagne de recueil de bijoux et d’argent réalisée peu après le coup d’état de la junte pour la « restauration » nationale, situation qui a fait éclater un scandale car la promesse de rendre ces bijoux et cet argent n’a jamais été tenue par la suite. Ceux-ci ont disparu dans des circonstances étranges et la rumeur circule qu’ils se sont retrouvés dans les cassettes à bijoux de femmes de militaires.

    PRINCIPE D’ INSECURITE
    Bernardo Oyarzún
    LA SEULE CHOSE QUE JE NE PEUX PAS PARDONNER, C’EST QUE TU NE CROIES PAS EN MOI
    Cette phrase concerne les modifications culturelles qui nous font agir et reagir de certaine maniere comme des gardes-fou pleins de violence et d’ intolerance honteuses. Au Chili tout le monde demande pardon comme un acte banal et sans importance, peu vraisemblable apres les atrocites qui s’ y deroulerent et apres 40 ans cela nous est egal et nous voyons une eclaircie historique sur ce qui s’ est passe en 1973. Je peux tout excuser: les assassinats, les viols, les tortures, les mensonges et mes ordres , mais je ne peux pas pardonner que tu ne croies pas en moi.
    Cette phrase est une aspiration de la Bible ou Dieu te pardonne tout a moins que tu n’ aies pas la foi ou que tu ne croies pas en lui, c’est un Dieu bon, mais profondement intolerant. Les societes fonctionnent selon ce mythe imparfait et projetent leur imaginaire violent et suicidaire.

    TIME THREAD
    Ximena Zomosa
    «J’ai utilisé la chevelure comme métaphore du temps, du corps absent/présent du voyage et aussi comme trait pour dessiner.»

    PUNTA CARRETAS 2013
    Giulia Cilla
    C’est une vidéo expérimentale en 16 mm sur la prison de Punta Carretas à Montevideo recyclée en centre commercial (Shopping Mall) le plus grand du pays. Cette prison a fonctionné pendant la dictature. Je vais recueillir le témoignage d’un artiste visuel, Clemente Padin, qui fut détenu dans cette prison afin de récupérer une partie de la mémoire qu’on veut effacer, qui a été effacée sur le plan de l’architecture. Clemente nous raconte ce qu’on ne peut qu’imaginer. Pour cette raison, la première partie de la vidéo ne contient aucune image. C’est au spectateur de la créer. Dans la deuxième partie de la vidéo, mon corps sert à souligner l’édifice de façon non normative. Je cours autour de son périmètre. Cette action évoque la fameuse fugue des 111 tupamaros (qui a eu lieu dans cette même prison) et les protestations du milieu estudiantin au Chili où on a également recours à ce type d’action pour des manifestations sociales.
    Je souhaite avec cette vidéo, ouvrir la réflexion sur le thème de la mémoire et de sa transmission inter-générationnelle et de la chronopolitique. J’utilise, pour ce faire, le format 16 mm qui crée une superposition de temporalités historiques dans laquelle le présent et le passé se mélangent et ouvrent la possibilité de repenser le futur, un futur dans lequel il nous faut non seulement penser au temps présent et oublier le passé, comme nous y incite la nouvelle architecture du Shopping Mail, mais qui englobe aussi le passé et sa complexité.

    LA CROUTE BLESSEE
    Cristián Valenzuela 
    «En 1972 s’est tenu au Chili la III UNCTAD (United Nations Conference on Trade and Development). Le gouvernement de l’époque, représenté par Salvador Allende, n’avait pas d’espace pour accueillir une telle manifestation, et il proposa alors de construire un édifice en rapport à son importance et à son impact. Dirigé par l’architecte Jorge Wong, le bâtiment, de 40.000 m2, fut construit dans un temps record de 275 jours, en trois huit par jour et où chacun des collaborateurs reçut le même salaire. Après ce premier usage, l’édifice fut projeté en centre culturel, projet annulé par le coup d’état de 1973. Suite à cet évènement et la destruction du palais présidentiel, Pinochet y installa le centre d’opération de la dictature, bloquant ainsi ses transparences (architecturales et symboliques bien sûre). Au retour de la démocratie, l’édifice fut exploité par le Ministère de la Défense, et ensuite fut transformé en centre de conventions. Vers 2006, suite à un étrange “incident” (un incendie), l’édifice fut renouvelé, se transformant (de nouveau) en centre d’activités culturelles.

    Je me rappelle l’horrible sensation que je ressentais lorsque je passais le long de la façade du “Diego Portales” (nom donné à l’édifice par la dictature)… “La gueule du loup”, on l’appelait.
    Je me souviens de quelques contrôles de police lorsque j’étais encore un enfant, sous le premier régime démocratique, au début des années 90.
    Je me souviens d’une sensation d’oxygénation, quand je suis allé assister à quelques conférences dans le bâtiment à la fin cette même décennie.
    Je me souviens d’une sensation de tiède joie, vers le milieu des années 2000, en voyant en flammes cette association (inoubliable) à la dictature.
    Actuellement nommé Centro GAM (et non Centro Cultural Metropolitano Gabriela Mistral), il accueille un centre culturel ou le concept d’”industrie culturelle”, c’est à dire ce qui appartient à la production industrielle, est appliqué au champ culturel… une manière additionnelle de se débarrasser du sens réel de l’histoire. »

    Cristián Valenzuela
    Bruxelles, 2013
    Works of Galería Daniel Moron and Ingrid Wildi Merino
    Works of Cristian Valenzuela and Ximena Somoza
    Works of Bernardo Oyarzún, Marisa Cornejo and Leonardo Portus.
    View of Punta Carretas video projection.
    View of exhibition
    Poster « Capsula de la Memoria », Galeria Daniel Moron.
  • El Ancestro

    Artist: Eugenio Cornejo
    Curators: Marisa Cornejo and Bernardo de Castro
    Place: Casa Memoria José Domingo Cañas, Santiago, Chile
    Date: November 2013

    For the exhibition El Ancestro ( The Ancestor), Cornejo brings back to Chile in a portafolio by plane the graphic materials her father produced in exile to exhibit them in Casa Memoria José Domingo Cañas. This place with an emblematic story and few blocks from her family home was used as a secret prison by the D.I.N.A. (Dirección de Inteligencia Nacional) from 1974 until the end of the Pinochet regime in 1990. There people lost their lives after being tortured, 43 people “disappeared” until now and the atrocities commited there are beyond human comprehension. Before having being transformed into a detention centre, Casa Memoria used to be a normal house in Ñuñoa, a middle class neighbourhood of Santiago de Chile. Once the dictatorial regime of Augusto Pinochet finished it took more than 10 years of social struggle of human right activists resisting gentrification to transform this place into a memorial public space.
    El Ancestro
    is the first exhibition of the graphic production of Eugenio Cornejo (1940-2002) kept for 35 years in a personal archive in exile produced as an affective artistic practice for memory and justice. His graphic work in this place gives voice to the silenced victims building a new layer of knowledge and meaning to our story.
    The exhibition El Ancestro was produced with the help of Bernardo de Castro and the support of my mother and his wife Nora Gatica Krug.
    The exhibition was finished with an engraving workshop were collectivelly the public reprinted some of Eugenio’s engraving plates with the help of artist Lola Arias putting in action a transgenerational reparation practice.

    Guided visit with Bernardo de Castro.
    View of the opening of the exhibition.
    Engraving workshop for the public at the end of the show with the help of engraver Lola Arias.
    Detail of the exhibition.
  • Summer Display

    Artists: Sergio Augusto et Marisa Cornejo
    Curator: Marisa Cornejo and Stéphanie Prizreni
    Place: Espace Kugler, Genève, Suisse
    Date: June – July 2020

    Beaux rêves , oil paintings on metallic surfaces or canvas and migrant plants in various formats, 2012 – 2020

  • Seeds of infinite possibilities

    « Seeds of infinite possibilities » est un projet qui a commencé par un échange épistolaire entre Marisa Cornejo et Tim Young, poète détenu depuis 22 ans dans les couloirs de la mort de la prison d’État de San Quentin CA, USA. Tim Young fait partie des plus de 2 000 000 de personnes qui vivent en prison aux États-Unis. Dans son écriture et sa façon de voir la réalité, il sait d’où questionner la brutalité du système carcéral industriel de son pays. Impuissant, il subit et dénonce depuis 21 ans le manque de protection envers les prisonniers dans le vrai confinement forcé de notre époque.

    Pour ce projet, Marisa Cornejo et Stéphanie Prizreni ont invité des artistes pour la plupart genevoises et genevois à réaliser une peinture sur une petite plaque métallique, sur laquelle ils et elles ont créé une œuvre miniature. Toutes les œuvres seront disponibles à l’achat et une partie du revenu des ventes sera reversée aux prisonniers ou à leurs familles.

    Curatrices: Marisa Cornejo et Stéphanie Prizreni
    Assistant: Stéphane Fretz
    Stagiaire: Maïssane Escur
    Remerciements à Tim Young pour sa générosité et sa patience; merci à art&fiction Genève (Philippe Fretz, Jérôme Stettler, Christoffer Ellegaard), Louise Leong, Rachel Nelson, Solidarity Garden at UC Santa Cruz, Big Biennale 2021

    Podcast:

    https://radiovostok.ch/les-infinies-possibilites-de-lart-engage/

    View of the exhibition.
    View of the exhibition
    Marie Dominique Miserez
    Olaf Berkhuijsen
    Mael Denegri
    Gadalino
    Celine Mazzon
    Thomas Schunke
    Marisa Cornejo
    Chrisitine Boillat
    Thierry Feuz
    Maura Grimaldi

    Dina Lichtenstein
    Alexandre Loye
    MIriam Da Silva
    Philippe Fretz
    Pascale Favre
    Manouche Vallet
    Malizia Moulin